La Tribal Trance est un sous-genre de la musique Trance qui a émergé dans les années 1990 en mêlant les rythmes et les structures caractéristiques de la Trance à des éléments issus de la musique tribale traditionnelle. Bien que cette variante de la Trance soit appréciée par certains fans, elle reste relativement confidentielle en comparaison du succès rencontré par la Tribal House.
Caractéristiques
La Tribal Trance se caractérise principalement par ses polyrythmies, associant des percussions empruntées aux musiques traditionnelles des tribus du monde, tels que les congas, les toms, les shakers et les bongos, à une base rythmique de Trance à quatre temps. D’autres instruments tribaux et sons spécifiques, tels que les didgeridoos, peuvent être intégrés pour enrichir la composition, conférant ainsi à la musique une connexion plus authentique avec la nature. Les chants ethniques et les ululations font également partie des éléments courants de ce style musical.
Contrairement à la Tribal House qui privilégie rarement les mélodies et les sons de synthétiseur prolongés, elle intègre fréquemment des nappes planantes et des synthétiseurs caractéristiques de la Trance, tout en adoptant généralement une approche plus minimaliste pour accorder une plus grande place au rythme. Les basses utilisées dans la Tribal Trance sont souvent répétitives et hypnotiques, renforçant ainsi le groove et enrichissant l’atmosphère tribale.
La Tribal Trance offre une diversité de variations et d’interprétations, influencée par les choix artistiques des producteurs impliqués. Selon leurs préférences, l’ambiance dégagée peut être à la fois entraînante et joyeuse, ou sombre et mystérieuse. Certains morceaux mettent l’accent sur les influences tribales, tandis que d’autres les intègrent plus discrètement. Par ailleurs, ces éléments tribaux sont adaptables à différents sous-genres de la musique Trance, tels que la Progressive Trance, la Tech Trance et la Psytrance.
Morceaux emblématiques
Nous vous présentons une sélection de cinq morceaux qui illustrent différentes approches de la Tribal Trance à travers le temps :
Peyote – Alcatraz (1992)
Parks & Wilson – My Orbit (Oblique Strategies Mix) (2000)
The Ambush – Acapulco (2004)
Ali Wilson – Pandora (2010)
Armin van Buuren & Vini Vici feat. Tribal Dance & Natalie Wamba – Yama (2021)
Histoire de la Tribal Trance
La Tribal Trance a émergé dans les années 1990, une période charnière où la Trance a connu un essor considérable et s’est diversifiée en de nombreux sous-genres distincts. Inspirée par le succès de la Tribal House, un genre musical originaire des États-Unis et acclamé sur les scènes internationales, la Trance a suivi le même chemin que la House en intégrant à son tour des éléments tribaux et ethniques, donnant ainsi naissance à la Tribal Trance.
Jam El Mar et DJ Dag font partie des pionniers qui ont expérimenté cette formule dès 1992 avec leur titre « Peyote – Alcatraz », intégrant des percussions tribales et des chants indiens. Oliver Lieb est également un précurseur de ce style, incorporant des éléments similaires dans son album « The Ambush – The Ambush » en 1994.
La Tribal Trance a connu une percée majeure hors de la scène underground grâce au succès phénoménal du groupe danois Safri Duo en 2000 avec son titre « Played-A-Live (Bongo Song) ». Ce morceau a été vendu à 1,5 million d’exemplaires dans le monde entier et s’est hissé à la première position de plusieurs classements musicaux européens. Le mélange d’éléments de Trance, de Tribal et d’Eurodance a conduit à un immense succès auprès du grand public, ouvrant la voie à d’autres singles du même genre, tels que « Samb-Adagio ».
Malgré cet engouement temporaire, la Tribal Trance demeure un sous-genre peu développé et underground de la musique Trance. Elle peine à s’affirmer comme un style à part entière et est souvent étiquetée dans d’autres catégories telles que la Progressive Trance ou la Tech Trance. Il est également courant de regrouper la Tribal House, la Tribal Techno et la Tribal Trance sous l’appellation générale de ‘Tribal’.
Certains artistes Trance continuent malgré tout de montrer un certain intérêt pour ce style. L’exemple le plus remarquable est celui du britannique Ali Wilson, qui a fait de l’incorporation de rythmiques et d’éléments tribaux sa marque de fabrique depuis la seconde moitié des années 2000. Son morceau « Pandora » a été particulièrement apprécié dans le paysage Trance en 2010. Il a également réalisé une compilation intitulée « Tribe-Olution », bien qu’elle ne contienne que relativement peu de véritables morceaux de Tribal Trance, en raison de la faible production du genre dans l’ère moderne.
La Tribal Trance a effectivement connu des difficultés à s’adapter aux récentes évolutions de la musique Trance. Cependant, elle a su trouver une place plus accueillante au sein de la Psytrance en raison de plusieurs facteurs qui les rapprochent tant sur le plan musical que culturel. D’autre part, le son tribal dans la musique électronique s’est mieux accommodé aux évolutions de la House Music.