Progressive Breaks

Le Progressive Breaks, parfois appelé Breakbeat Trance, Trance Breaks ou encore Breaktrance, est un sous-genre du Breakbeat qui tire ses origines de la fusion entre le Breakbeat, la Progressive House et la Progressive Trance. Il a connu son apogée à la fin des années 1990 jusqu’au milieu des années 2000 et a été popularisé par des artistes tels que BT, Way Out West, Hybrid et Sasha.

Caractéristiques

Le Progressive Breaks est une musique répétitive et apaisante, imprégnée de l’esprit de la Trance. Son tempo est généralement compris entre 120 et 150 BPM (battements par minute).

Cette musique se caractérise par l’utilisation de leads synthétiques aériens, de nappes atmosphériques enveloppantes et d’une réverbération prononcée. Ses rythmes adoptent une approche syncopée et fragmentée, se démarquant par leur simplicité par rapport à d’autres sous-genres du Breakbeat : ils présentent une programmation de batterie plus propre et moins frénétique. Les percussions et les échantillons audio, soigneusement sélectionnés, s’inspirent souvent de la richesse culturelle du Hip-Hop, de l’Electro Funk et du Freestyle, ajoutant une touche de diversité et de groove. Les progressions, empreintes de contemplation, se déploient avec une lenteur mesurée, mettant l’accent sur la création d’une ambiance atmosphérique.

Le Progressive Breaks peut également prendre une tournure plus percutante et agressive en intégrant des lignes de basse profondes et puissantes, parfois inspirées de l’Acid House. De plus, on peut retrouver la présence d’accords de synthé qui apportent une touche funky ou métallique.

Divers artistes ont également enrichi le Progressive Breaks en y incorporant des éléments supplémentaires, tels que des enregistrements d’instruments live comme des guitares, des violons, des pianos ou des bongos, reflétant parfois des influences directes de la New Age ou de la Balearic Trance. Des éléments vocaux tels que des chants ou des échantillons de voix ont également été explorés, ajoutant une dimension expressive et texturale à la musique.

Morceaux emblématiques

Voici une sélection de cinq morceaux emblématiques du Progressive Breaks qui ont marqué l’histoire du genre en contribuant à définir son esthétique sonore :

The Future Sound Of London – Papua New Guinea (1991)

Way Out West – The Gift (1996)

BT feat. Kirsty Hawkshaw – Dreaming (1999)

Hybrid – Finished Symphony (1999)

Brainchild – Symmetry C (Lange Breakbeat Remix) (1999)

Histoire du Progressive Breaks

Photo du duo Way Out West, artistes pionniers dans le style Progressive Breaks

Chaque genre musical possède une facette délicate et raffinée qui aspire à être reconnue comme une forme d’art sérieuse et qualitative, dépassant l’idée d’une simple succession de basses assourdissantes conçues pour un jeune public en quête de déchaînement. Dans la scène du Breakbeat, le Progressive Breaks occupe cette place, offrant une expérience musicale qui ouvre des horizons plus profonds.

Bien que certains éléments du Progressive Breaks aient été découverts dès le début des années 1990, notamment à travers des titres à succès tels que « Orbital – Belfast », « The Future Sound Of London – Papua New Guinea », « God Within – Raincry » et « Rabbit In The Moon – Out-Of-Body Experience », c’est à la fin de cette décennie que le style a véritablement pris son envol.

Il a été développé et popularisé principalement par des producteurs du Royaume-Uni et des États-Unis, souvent actifs dans les styles de la Trance et de la Progressive House, cherchant à explorer de nouvelles possibilités sonores. Des artistes comme Hybrid, Momu, BT et Way Out West ont joué un rôle essentiel dans cette évolution. Au départ, le Progressive Breaks était principalement composé de remixes de titres de Trance et de Progressive House. Ces remixes Breakbeat étaient souvent relégués à la face B et rarement joués par les artistes Trance, à l’exception de quelques-uns comme Sasha.

Le Progressive Breaks a occupé une place centrale dans la scène dynamique de Melbourne au cours des années 2000, avec en tête des producteurs tels que Phil K, Nubreed et Luke Chable.

Après un déclin dans la deuxième moitié des années 2000, le genre a connu un regain de popularité à la fin des années 2010 grâce à des labels comme Anjunadeep et Silk Music, ainsi qu’à l’émergence d’une nouvelle génération de producteurs, principalement britanniques. Jon Gurd, Franky Wah, Trance Wax et même Bicep ont contribué à raviver l’intérêt pour le Progressive Breaks, assurant ainsi sa pérennité dans le paysage musical contemporain.