Big Room Trance

Photo d'Armin van Buuren qui enflamme un mainstage de festival avec du son Big Room Trance

La Big Room Trance (littéralement « Trance de grande salle » en anglais) est un sous-genre de la Trance qui a émergé au début des années 2010. Elle est influencée par la tendance de la Big Room House, qui a connu une popularité croissante grâce à des festivals de musique électronique internationaux d’envergure tels que Tomorrowland, Ultra Music Festival et Electric Daisy Carnival. Les producteurs de Trance ont alors commencé à intégrer des éléments de la Big Room House dans leurs productions.

Caractéristiques de la Big Room Trance

La Big Room Trance peut être définie comme une fusion entre la Tech Trance, la Progressive Trance et l’Electro Trance, enrichie par l’ajout des éléments à succès de la Big Room House. Cette combinaison engendre un genre unique qui intègre les caractéristiques rythmiques et sonores distinctives de la Big Room House, tout en restant enraciné dans les bases de la Trance. Elle propose une structure et une progression plus élaborées que la Big Room House, mettant l’accent sur les sonorités typiques de la Trance. Son tempo oscille généralement entre 128 et 136 BPM (battements par minute).

Elle se compose de kicks puissants et imposants, dotés d’une enveloppe sonore et vibratoire prolongée après l’attaque initiale. Ces kicks constituent quasiment à eux seuls la rythmique de cette musique, accompagnés de snares puissants et agressifs. En complément, elle peut inclure des lignes de basses et des motifs rythmiques typiques de la Trance. Malgré cela, elle conserve un certain minimalisme, le son étant largement enrichi par l’utilisation généreuse d’effets de réverbération, créant ainsi une illusion d’espace clos. La compression en sidechain est également largement employée.

Ses mélodies sont simples, efficaces et énergiques, souvent composées de leads puissants et distordus, influencées par la Dutch House et le Hardstyle. Elles arborent un caractère anthemique prononcé.

Sa structure musicale est caractérisée par des montées progressives et dynamiques qui éveillent une anticipation grandissante chez l’auditeur. Ces montées mènent à une rupture, suivie de l’apogée représenté par le drop. L’explosion d’énergie déclenchée lors du drop occupe un rôle central dans la construction et l’essence même de ce style.

Les spécificités de la Big Room Trance créent une atmosphère énergique et euphorique sur les dancefloors EDM ainsi que sur les scènes principales des festivals, ce qui explique son association fréquente avec l’univers festivalier.

Morceaux emblématiques

Voici une sélection de 5 morceaux emblématiques qui ont marqué les débuts de la Big Room Trance :

Orjan Nilsen – Viking (2011)

W&W – Invasion (2012)

Andrew Rayel – Dark Warrior (2013)

Mark Sixma – Requiem (2013)

MaRLo – Visions (2013)

Histoire de la Big Room Trance

Emergence et développement

Le son Big Room a émergé pour la première fois au début des années 2010, avec des groupes suédois tels que Swedish House Mafia et Dada Life qui ont été parmi les pionniers de ce genre musical. Progressivement, il a gagné en popularité dans les principaux festivals de musique électronique à travers le monde, suscitant un engouement particulier auprès de la jeune génération. Un tournant décisif s’est produit avec la sortie de « Martin Garrix – Animals » en 2013, propulsant le genre vers de nouveaux sommets et révolutionnant la scène EDM ainsi que l’industrie musicale. L’impact a été si important que même des artistes de musique Pop ont commencé à intégrer des éléments de Big Room dans leurs propres morceaux.

En raison de sa grande adaptabilité aux festivals et aux sets de DJ, il a rapidement suscité des crossovers avec d’autres genres musicaux. L’ampleur du phénomène a incité les producteurs de Trance à intégrer des éléments de Big Room dans leurs productions, donnant ainsi naissance à une variante connue sous le nom de Big Room Trance. W&W font partie des pionniers, suivis par des artistes comme Ummet Ozcan, Ørjan Nilsen, Mark Sixma, et bien d’autres. Bien que certains de ces artistes aient ensuite évolué vers la Big Room House plus populaire, le sous-genre de la Trance a gagné en popularité grâce à des figures de proue telles qu’Armin van Buuren, Andrew Rayel et MaRLo. Le festival “A State Of Trance” a également joué un rôle clé dans ce développement.

Au milieu des années 2010, une brise de fraicheur a balayé le genre avec le nouveau projet parallèle de W&W, nommé NWYR, ainsi que la création des labels inHarmony Music et Reaching Altitude Records. Ces initiatives ont mis en avant de nouveaux artistes talentueux tels qu’Avao, Matrick et Rub!k. Durant cette période, la Big Room Trance a puisé occasionnellement dans les influences de la Psytrance, contribuant ainsi à l’émergence d’une tendance plus commerciale au sein du mouvement Trance Psychédélique.

Bien que le son Big Room demeure populaire à ce jour, l’année 2016 a marqué le début de son déclin, entraînant avec lui les crossovers associés.

Critiques

Le son Big Room a été la cible de nombreuses critiques de la part d’artistes qui affirment qu’il est stéréotypé, dépourvu d’originalité, de créativité, de diversité et de mérite artistique. Eric Kvarnström, membre du duo Daleri, a exprimé son opinion en déclarant : « Ce qui est effrayant, c’est que de nouveaux morceaux de ce type sortent tous les jours. Chaque jour apporte de nouveaux morceaux qui se ressemblent tous, et cela ne semble pas près de changer. » Wolfgang Gartner soutient que « la véritable musique devrait posséder une âme et une authenticité, et ne pas se résumer à une grosse caisse et à un break de style Techno, agrémentés d’une punchline ringarde et d’un énorme drop. »

La Big Room Trance a aussi suscité de nombreux débats au sein de la scène Trance. De nombreux fans reprochent à ce style de ne pas correspondre véritablement à la Trance. Certains estiment qu’il est mal nommé et qu’il dénature l’identité de la musique Trance. Ils soutiennent que la Big Room Trance accorde une plus grande importance aux éléments de la musique électronique mainstream, au détriment des aspects mélodiques et progressifs caractéristiques de la Trance traditionnelle.